Comment se fait la prise en charge sanitaire?
La prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH/sida
Toute personne adulte dépistée positif au VIH/sida par l’Association est enregistrée dans une base de données. Elle est suivie à travers un dossier médical personnel. Le suivi psychosocial est fait à travers des visites à domicile qui nous permettent de mieux connaître chaque patient dans son environnement familial. Ces visites à domicile renforcent le lien patient/soignant avec un suivi de proximité. Ce lien permet de régler certains conflits familiaux au sein des ménages et de la communauté. Au cour de l’année 2019, l’association a suivi 1469 personnes vivant avec le VIH. La prise en charge médicale se fait au centre médico-social Maguy.
La prise en charge médicale des OEV
La plupart des OEV bénéficient d’une prise en charge médicale de la part de l’association.
La prise en charge des orphelins séropositifs revient très chère : ces enfants ont une santé plus fragile et font plusieurs consultations par mois.
La prise en charge s’est améliorée grâce à la mobilisation et à la vigilance de l’équipe soignant et des médiateurs communautaires. Le nombre des OEV contaminés s’est peu à peu stabilisé grâce à la sensibilisation et aux différents services rendus par la Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME).
Certains de nos enfants commencent à déprimer parce qu’ils suivent les traitements depuis déjà plusieurs années, et de nos jours, ces derniers ne répondent plus à cause des mutations que subi le virus VIH. Ceci génère du stress chez le personnel soignant, qui se voit limité dans les soins.
Alors que les enfants mendient la santé, nous sommes dans une période très délicate car il y a parfois des ruptures de stock de certaines molécules.
Le suivi psychologique des OEV
« Memory Box » – la Boîte à Mémoire
Le suivi psychologique à travers le projet “Boîte à Mémoire“ est une approche très particulière qui permet d’expérimenter une forme de suivi psychologique pour amener les OEV à développer la résilience.
L’accompagnement au développement de la résilience est un processus qui prend en charge les familles d’accueil, les familles et les orphelins qui ont des difficultés psychologiques suite au décès des parents.
Ce suivi vise à permettre à l’enfant de pouvoir faire face aux épreuves de la vie avec une résistance psychologique. C’est un programme qui a été introduit depuis 2013.
Le nouveau centre de soins MAGUY
Le nouveau centre de soins, inauguré le 25 Mars 2017, est sur un immense terrain donné par le gouvernement togolais.
Un bâtiment fonctionnel et vaste (salles de consultation médicale et psychologique, pharmacie, 25 lits), financé pour 69 % par les dons des lecteurs du journal Pèlerin (99 614 €). Ce petit hôpital s’annonce comme la clé de voûte d’un « complexe » médical : une maison d’accueil pour les accompagnateurs des malades, une cantine, une chapelle.
Au centre de soins MAGUY 20 personnes travaillent au chevet des malades (pharmaciens, docteurs, infirmiers, assistante sociale, psychologue).
A terme, une maternité, un laboratoire et une école pour les enfants malades devraient compléter le dispositif.
L’histoire du centre de soins MAGUY
A l’origine, le centre de soins se situait dans l’enceinte de l’hôpital pédiatrique « Yendoubé ». Il a été construit en 2001 grâce à une action d’une bienfaitrice française qui a « vendu des briques » à la sortie de la messe. Les fonds collectés ont été envoyés à Vivre dans l’Espérance et avec l’aide de la congrégation des Sœurs Augustines Hospitalières de l’Immaculée Conception (SAHIC), ce centre a pu être construit.
La centre Maguy est un lieu où tous les exclus à cause du sida trouvent paix, joie, accueil et cette ambiance, nous la tenons de Maguy.
Qui était Maguy?
Née de parents contaminés, elle a connu la dure réalité du sida durant sa vie terrestre. Elle était d’une famille chrétienne, de quatre enfants, tous contaminés sauf un seul : Martin. A douze ans c’est le drame du décès du papa et plus tard d’Agathe sa jeune sœur. Alors qu’elle a quinze ans, sa maman succombe après des semaines de souffrance.
MAGUY, 16 ans, fatiguée des soins qu’elle a données à sa famille, succombe quelques mois après sa mère.
Quelques jours avant sa mort elle nous confie ceci:
« Depuis que le village a soupçonné mes parents d’avoir le sida, il nous a abandonnés. Même moi, j’ai été victime en classe de cette discrimination. Depuis le CM1 (cours moyen première année) personne ne voulait s’asseoir à côté de moi, ni toucher à mes affaires, ni s’amuser avec moi, par peur d’être contaminé. Mais moi, ce qui a toujours été ma force, c’est la prière, ma Foi en Jésus ».
Le premier novembre 2002, alors qu’on était sur la tombe de ses parents et de sa sœur, en présence de son frère et sa jeune sœur, elle dit cette prière :
« Papa, maman, Agathe reposez en paix. Je vous confie Mado, Martin et moi. Préparez-moi une place pour bientôt, mais aidez-moi à garder ma Foi jusqu’au bout ».
En partant de là nous avions tout compris. Elle a rejoint le ciel le 6 décembre 2002